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Assistante maternelle : un métier qui a du sens malgré le manque de reconnaissance

Assistante maternelle : un métier qui a du sens malgré le manque de reconnaissance
Publié le 07/09/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Une étude de la Dares montre que les professionnelles de l’accueil individuel arrivent en tête des métiers à plus fort « sens du travail ».

« Quand le travail perd son sens » s’intitule cette étude publiée le 25 aout par l’organisme statistique et de recherche du ministère du Travail. Elle cherche à montrer comment la notion de sens du travail, ignorée jusque récemment par les économistes, influe sur la mobilité professionnelle, la prise de parole et l’absentéisme pour maladie.

Cette réflexion sur le sens s’est accélérée avec la crise sanitaire qui a soudainement mis en lumière des métiers dits« essentiels » mais peu reconnus, comme celui d’assistante maternelle ou d’aide à domicile.

« Agir sur le monde en se sentant utile aux autres et sans violer ses valeurs morales et professionnelles, exercer son « travail vivant » en développant habileté et créativité » : voici les dimensions du sens du travail analysées ici par la Dares, à partir de données recueillies en 2013 et 2016. Et, surprise, parmi les 15 métiers à « plus fort sens du travail », les assistantes maternelles arrivent en tête.

Pour la Dares, « les professions qui apparaissent avoir le plus de sens présentent souvent la particularité, quel que soit le niveau de qualification, de placer leurs occupant.e.s en relation avec le public/les clients ».

Autre remarque, face à ce résultat :« le sentiment d’utilité n’est pas assimilable à la reconnaissance : beaucoup de salariés estiment faire un travail utile mais souffrent d’une faible reconnaissance, comme par exemple les salariés dits « invisibles », surreprésentés dans les métiers d’assistantes maternelles, de coiffeuses, d’aides à domicile » poursuit la Dares.

L’organisme suggère d’explorer dans une autre étude l’impact sur la santé du fait de conserver son emploi malgré un déficit de sens au travail. Car « les salariés stables dont le travail perd de son sens (...)connaissent une augmentation significative du nombre de jours d’absence pour maladie » indique-t-il.