Vous êtes ici

Les assistantes maternelles d’ici 2030 : tensions et perspectives

Les assistantes maternelles d’ici 2030 : tensions et perspectives
Publié le 15/06/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Une étude prospective des branches professionnelles des assistants maternels et des salariés du particulier employeur publiée le 9 juin dresse un état des lieux et les enjeux pour l’avenir.

Si l’étude se veut plutôt optimiste, elle est aussi réaliste : « d’ici 2030 les métiers du secteur devraient connaître des tensions de recrutement majeures » établit-elle en préambule. En cause : une pyramide des âges avancée des salariées et le manque d’attractivité des métiers.

Ainsi, 151 800 assistants maternels soit 48% des effectifs actuels partiront à la retraite d’ici 2030 selon l’étude qui s’appuie sur un ensemble de données quantitatives. Dans près de soixante départements la part des départs en retraite pourrait être supérieure à la moyenne nationale, notamment en Dordogne, Moselle, dans l’Indre, l’Aveyron et le Cantal.
 

Besoins de compétences

Les besoins en remplacements des départs à la retraite, « déjà palpables aujourd’hui, seront non négligeables au cours de la prochaine décennie » et « les besoins en emplois supplémentaires apparaîtront davantage entre 2030 et 2040 afin d’absorber le nouveau dynamisme des naissances projeté sur cette période ». En tout, 14 500 assistantes maternelles travaillant à temps plein supplémentaires seront nécessaires pour accueillir les enfants de moins de 3 ans, relève l’étude.

Parallèlement, « les compétences exigées pour exercer les métiers de l’emploi à domicile seront de plus en plus pointues », notamment dans l’accueil et l’accompagnement des enfants. D’où un besoin de croissant formation continue pour professionnaliser encore davantage les métiers.

Le domicile, ressource et frein

Selon la branche, en raison des changements environnementaux, économiques et sociaux, le domicile sera « plus que jamais l’espace au coeur du parcours de la personne ». Mais l’équation est complexe pour l’attractivité des métiers, entre des points forts - relation de proximité employés/ employeurs, autonomie organisationnelle- et les freins – conditions de travail et d’emploi « atypiques », gestion de l’intimité, travail à temps partiel .

L’étude, coordonnée par la plateforme de certification Iperia, montre que les assistantes maternelles souhaitent massivement se former « dans le but de rencontrer des pairs, d’améliorer la relation de travail qu’ils entretiennent avec les parents comme avec les enfants accueillis ». Ces dernières années, « les compétences liées aux activités sur le projet d’accueil et d’accompagnement de l’enfant, la préparation des repas, les activités d’éveil de développement et de socialisation ont été renforcées ».
 

Nouvelles certifications

La branche émet 13 préconisations pour soutenir l’attractivité des métiers, dont la professionnalisation avec de nouvelles certifications pour s’adapter à différentes réalités : le soutien à la parentalité, l’utilisation des outils numériques, l’accompagnement des troubles du spectre de l’autisme, la création et la gestion des Maisons d’assistantes maternelles (ces deux dernières certifications sont en cours d’instruction).

Enfin, la branche propose différents outils pour promouvoir les métiers du domicile, dont la formation en alternance, la sensibilisation des acteurs de l’emploi sur les territoires et l’accompagnement vers l’évolution professionnelle.